Comprendre la dépendance

INFO DÉPENDANCES

Les types de consommateur

Il est important de distinguer les différents types de consommateur afin de mieux saisir les nuances de l’usage récréatif et de l’usage problématique. Voici donc les 6 différents types de consommateur que l’on retrouve chez les jeunes (PAQUIN, P. (1988)) :

*Une personne peut passer d’une catégorie à l’autre au fil du temps.

  • L’abstinent :

    L’abstinent est celui qui n’a jamais consommé ou qui a cessé de le faire. Il s’agit d’un choix de vie personnel.

  • L’explorateur :

    L’explorateur essaie la consommation à quelques reprises par curiosité, pour faire comme les autres ou pour rechercher des sensations.

  • Le consommateur occasionnel :

    Le consommateur occasionnel consomme quelques fois dans l’année ou au maximum d’une fois par mois à des occasions spéciales. Il consomme pour le plaisir, pour socialiser ou pour faire comme les autres.

  • Le consommateur régulier :

    Le consommateur régulier consomme sur une base répétitive et régulière, 1 à 3 fois par semaine. Il peut consommer pour le plaisir et la socialisation, mais également pour des raisons réactionnelles. La consommation est un moment attendu, important et souhaité. Une dépendance psychologique est possible.

  • Le consommateur abusif :

    Le consommateur abusif consomme de façon irrégulière et de façon incontrôlable. Il consomme en grande quantité pour se défouler, se relâcher ou pour anesthésier ses problèmes de vie. On peut être un consommateur occasionnel abusif, régulier abusif et surconsommateur abusif !

  • Le surconsommateur :

    Le surconsommateur place la consommation au centre de sa vie et consomme 4 fois ou plus par semaine. Il consomme pour pallier l’ennui, l’anxiété et ses problèmes. Une tolérance à la substance s’installe, c’est-à-dire que la quantité de substance consommée augmente afin d’obtenir les mêmes effets qu’au début. Sa consomme entraîne des impacts mesurables dans plusieurs sphères de sa vie.

Le cycle de la dépendance

La dépendance s’installe sur un continuum subtil et vicieux. La consommation, qui, au départ, était associée comme source de plaisir, est graduellement devenue une échappatoire face à ses problèmes. Bien que la consommation semble résoudre ces problèmes, elle n’est qu’en fait éphémère. Les effets s’estompent rapidement, pour laisser place à l’insatisfaction, la culpabilité, la honte, une image négative de soi, etc.  Les problèmes non résolus refont surface et l’envie de les fuir par la consommation devient de plus en plus tentante. Sans que vous vous en rendiez compte, vous être déjà pris dans le cycle vicieux de la dépendance.

Avant de prendre le chemin facile et temporaire de la consommation, arrêter vous et penser aux autres solutions et ressources qui s’offrent à vous afin de briser le cycle !

Voici le cycle de la dépendance d’après les travaux de Stanton Peele sur l’expérience de l’assuétude:

La dopamine, l’hormone du plaisir

La dopamine est une substance chimique qui est sécrétée naturellement par le corps. C’est une hormone neuronale produite par le système nerveux central, communément décrite comme étant l’hormone du plaisir.

Lorsqu’une personne s’adonne à une activité agréable (manger un bon repas, faire du sport, écouter de la musique), la dopamine est stimulée dans le cerveau, ce qui lui procure une sensation de plaisir. La personne voudra donc renouveler cette activité afin reproduire cette sensation de plaisir : c’est ce qu’on appelle le circuit de la récompense.

C’est lorsque ce circuit est perturbé qu’une dépendance peut s’installer.

Les substances psychoactives (alcool, cannabis, nicotine, cocaïne, etc.) stimulent la production de dopamine dans notre cerveau, ce qui procure une sensation de plaisir intense et immédiate. Plus le plaisir ressenti est intense, plus la personne voudra reproduire l’expérience de façon compulsive. Cependant, plus le cerveau s’adapte à ces fortes sensations de plaisir, moins la personne sera satisfaite des activités de sa vie quotidienne qui lui procure une sensation de plaisir moins intense.

La personne cherchera donc davantage le plaisir intense que la consommation lui procure. Puis, alors que le plaisir intense et immédiat s’estompe, une sensation de manque et de mal-être s’installe : la personne s’enfonce de plus en plus dans le cycle de la dépendance.

Est-il possible de prévoir l’effet d’une substance?

Non ! Il est pratiquement impossible de prédire l’effet d’une substance sur une personne. L’impact qu’aura la consommation d’une substance sur une personne dépend de 3 facteurs qui interagissent ensemble : la substance, l’individu et le contexte. Chacun de ces facteurs comprend une multitude de caractéristiques. Dès qu’une de ces caractéristiques change, l’expérience de consommation change aussi. C’est ce qu’on appelle la Loi de l’effet!

Afin de diminuer le risque d’avoir une expérience négative, il est important de bien analyser la situation. Est-ce une situation à risque, dangereuse ? Suis-je bien entouré.e ?

  • Fréquence de consommation :
    Consommateur occasionnel ou régulier ?

    Rapidité de la consommation :
    1 verre de vin durant la soirée ou 12 bières en 1 heure ?

    Mode d’administration :
    Fumé, ingéré ou injecté ?

    Combinaison avec d’autres produits :
    Alcool et cannabis / Médicaments et alcool.

    Quantité:
    Un verre de vodka, deux coupes de vin ou une caisse de 24 bières ?

    Qualité de la substance:
    D’où vient-elle ? Sais-tu réellement ce qu’elle contient ?

  • Âge :
    Les jeunes sont plus sensibles aux substances psychoactives que les adultes.

    Sexe :
    Certaines substances agissent plus chez les femmes.

    Taille et poids :
    Plus le poids est élevé, moins la concentration dans le sang sera élevée pour une même quantité de substances.

    État physique :
    Condition particulière (Grippe, fatigue, diabète) ? Tu seras plus sensible à la substance consommée.

    État d’esprit et humeur :
    Les substances accentuent les émotions du moment.

  • Endroit :
    Chez un.e ami.e, dans la cour d’école ou dans ta chambre ?

    Moment de la journée :
    Le matin, sur l’heure du diner, après l’école ou tard le soir ?

    Personnes présentes :
    Es-tu entouré de personnes plus âgées que tu essaies d’impressionner ?

    Conflits :
    Es-tu en colère contre une personne présente ?